Il était une fois... Courte histoire des plongeurs sous-marins au 19ème siècle

 

 

Les plongeurs

from Le Petit Marseillais 1869- Compiled by Pascal Kainic


L'existence de plongeurs est ancienne comme le monde. Du temps d'Aristote, on employait des cloches pour porter l'air aux hommes qui cherchaient les éponges dans la mer Ionique. Des Grecs plongeaient, en présence de Charles-Quint, en se servant d'un grand chaudron renversé qui constituait la cloche à plongeur primitive.

La cloche à plongeur n'a fait aucun progrès depuis deux siècles, époque à laquelle on l'employa pour retirer les canons de l'Armada envoyée par Philippe II contre Elisabeth d'Angleterre et coulée à fond autant par la tempête que par la flotte ennemie.

C'est toujours une pyramide tronquée ou un tronc de cône en fonte qui a un poids suffisant pour descendre sans lest au fond. Elle peut loger deux hommes. L'air dont elle est remplie empêche l'eau d'y pénétrer, mais il doit être renouvelé pour la respiration des plongeurs. Dans l'eau limpide, la lumière pénètre à l'intérieur par de petites ouvertures garnies de verres très épais. Cet appareil est difficile et souvent dangereux à manier.

Le Nautilus ou bateau-plongeur, ou bateau à air du physicien Coulomb, est un bateau avec une cloche placée au millieu et qu'on échoue à pied-d'oeuvre au moyen de  l'eau qui sert de lest, et que par un jeu de robinets on fait pénétrer dans la caisse qui entoure cette cloche. En refoulant le liquide avec l'air comprimé, on remet le bateau à flot.

La cloche donne asile aux ouvriers qui la déplacent. Cet appareil peut rendre des services à petites profondeurs. Le scaphandre, ce qui veut dire l'homme nacellé en grec ancien, est un vêtement complet imperméable en caoutchouc, surmonté d'un casque auquel sont attachés des tubes flexibles par lesquels on pompe l'air qui s'échappe par une soupape après la respiration.

Son lest se compose d'un plastron de plomb et de semelles épaisses également en plomb. Dans un scaphandre, on peut travailler à une profondeur de quarante mètres pendant quatre heures. La soupape d'échappement de l'air est enveloppée d'un étui qui s'ouvre ou se ferme à la volonté du plongeur; s'il est en danger au fond de l'eau, il ferme la soupape, il se gonfle et remonte spontanément, irrésistiblement à la surface; mais il est indispensable qu'il choisisse bien son point de sortie, pour qu'il ne se heurte pas contre le fond d'un bateau qui peut se trouver au dessus de sa tête.

Le scaphandre présente de nombreux inconvénients de principe. On a imaginé aussi les tritons. Ce ne sont pas des demis-dieux, mais simplement des matelots, bons nageurs, biens constitués, de la poitrine surtout; ils portent sur leur dos une caisse remplie d'air comprimé comme les soldats portent leur sac.

Les tritons ne sont pas nus comme ceux de l'antiquité, mais ils sont habillés de laine et de caoutchouc pour le cas où l'eau est froide; ils ont un pince-nez véritable, qui ferme hermétiquement le nez; un pince-bouche, qui donne issue à deux tuyaux, dont l'un communique avec le sac à air et dont l'autre sert à l'aspiration.

Le triton n'a pas la tête couverte d'une couronne de plantes marines, mais d'un capuchon en caoutchouc ou masque avec deux verres de lunettes; à sa proximité, doivent se trouver un certains nombres d'échelles bien solides et surtout bien surveillées, car un faux pas pourrait coûter la vie à l'homme.

Tels sont les principaux appareils employés dans les travaux sous-marins...

Heureusement, quelques progrès on été effectués depuis...!    





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